
La grande sage Laurie Anderson va venir voir les mortels sur terre pour nous rappeler quelques trucs. Elle va rassurer ceux qui vivent une histoire en Limbo, entre terre et ciel, une histoire sans dénouement ; et elle va nous rappeler que la nature d’une histoire même est qu’il y a une résolution. Du coup, on est serein. Il peut y avoir un joker aussi qui vient foutre la Why. Peu importe que tu étais arrivée trempée de la tête aux pieds après avoir choisi le mauvais manteau pour l’orage en fureur. Peu importe que tu auras 50 ans demain et tu es au lit avec de la fièvre. Tu parles à voix haute devant ton iPad. Laurie a dit que la technologie pouvait nous aider. Laurie a dit que la technologie pouvait nous aider en nous remplaçant une étincelle par un étang sale. Elle n’a pas peur. Elle nous avait donné quelques astuces. Et on va savourer chaque mot avec grande attention. On a confiance en elle tout simplement. Et elle nous laisse respirer. Elle improvise des tonalités qui sont à la fois complexes et simples comme les histoires qu’elle raconte, et elle regarde en face les lourds comme les légers, la mort comme la naissance, en donnant à nous les pauvres types un rôle à la hauteur d’une star. Elle vibre la compassion et ça fait du bien. En gros, j’ai passé un bon moment. Mais elle nous laisse avec une question perturbante. Est-ce qu’une histoire est une histoire s’il n’y a personne à qui la raconter ? À la fin du monde, il n’y aura personne sauf les oiseaux peut-être. On a besoin des autres. On a besoin de raconter des choses et, pour ça, peut-être qu’on trouvera nous-mêmes le dénouement de nos propres histoires. Et qui dit que les oiseaux ne sont pas à l’écoute ?