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TRAVAIL PASSION

Dans la grande salle carrelée qui sert de loges pour la soirée à la Maison de quartier de Doulon, Émilie est assise face à nous. Enfin. Au Treize et au Visions, elle était aussi de la partie. Toujours du côté de la régie. Et on avait jamais réussi à se poser. Sa polaire La Poste est bien zippée et ses Docks sont percées. Cette infatigable bénévole a le sourire candide et le regard téméraire des enfants qui aiment les bonbons qui piquent. “Cette année, c’est ma première à Soy”, nous confie-t-elle. Pour l’expérience humaine avant tout. “Ce qui m’intéresse dans la technique, c’est d’apprendre des choses là où je n’ai aucun repère. Par exemple, jeudi, je me suis retrouvée à faire la lumière pour le concert d’Anne Müller au Muséum d’histoire naturelle alors que j’ai très peu de notions ! J’avais juste fait une mini-formation à l’Antipode. En fait, ça me met en défi d’apprendre énormément de choses en très peu de temps. Mais surtout, sans stress.” La veille, cette récente diplômée d’un Master en droit et environnement à Rennes aura fait le tour de la Barakason. L’accrochage, les backlines, les changements de plateaux. “Dormir trois heures, ça ne me dérange pas si c’est pour faire ça.” En ce moment, la jeune femme de 25 ans écoute le métal de Ghost au réveil, et “essaie” de finir Just kids de Patti Smith à l’heure du coucher. Mis à part quelques articles sur l’écologie, elle ne poste pas beaucoup sur Facebook. La néo-Nantaise préfère découvrir la ville à vélo. Derrière nous, les échanges sur la table de ping-pong s’intensifient et les balles fusent. Émilie en récupère une qui l’a frôle. “Vous pouvez apprendre à jouer un peu ? C’est parce que tu perds que tu rates ?”, plaisante-t-elle. Au moment de la photo, elle s’explique sur sa tenue. “En fait, je devais commencer à 15h aujourd’hui. Et on m’a appelé à 13h30 pour bosser. Du coup, j’ai pris les premiers trucs qui me passait par la main et je me suis rendue compte, en arrivant tout à l’heure, que j’étais vraiment habillée comme une technicienne…” Le lendemain, lorsque nos chemins se croiseront dans les escaliers de l’Hydramour pour la croisière de clôture du festival, on la complimentera sur son rouge à lèvres. “Beh quoi ? Ce n’est pas parce qu’on est tekos qu’on ne peut pas être féminine.”

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Chouette Journal raconte le devant, le derrière, le dessus et les dessous d’événements musicaux vus par l’artiste LL Cool Jo, le musicien Jean-Tony Broadway et le journaliste Ismaël Martin.