
“Au moins, lui, son couvre-chef est stylé. Parce qu’hier, j’ai vraiment pas compris pourquoi les musiciens avaient tous un bonnet.” Derrière nous, c’est le quart d’heure mode. Face à nous, c’est Sourakata Koite, sa kora et son doigté tout en dextérité. L’oreille tendue comme jamais au milieu d’un auditoire dissipé, les sens ébahis par le jeu léger et pincé du Sénégalais. Quoi de plus approprié pour commencer cette deuxième soirée. L’Aquarium, entre-deux pistes décontracté placé au centre du jeu, voit son bar déborder. Déjà. À peine le temps de se restaurer, voilà Domenique Dumont qui pointe le bout de son nez. La doublette au live taillée pour du salon marbré et confiné d’hôtel cinq étoiles, récite ses gammes avec justesse et délicatesse. Trop propre. “Non mais elle a un pantalon blanc… Dommage. C’est loin de la Fashion Week la Lettonie quand t’y penses.” Le Ritz et ses représentations distinguées s’éloignent de notre imaginaire. Sur le côté, Yves, sleeping salvateur de notre précédente veillée, accessoirement étiqueté spécialiste du kebab par BFM TV, se marre. “Tu trouves pas que le mec pourrait être le sosie d’un mélange entre Vincent Lacoste et Topper Harley ?” Écouter ou déconner, il faut choisir. Désolé.
Dans l’espace tabac :
“- Tu as remarqué que les gens portent plus de couleurs aujourd’hui ?
– Ouais, et ?
– Tu penses que c’est à cause de la programmation ?
– Oh tu m’embêtes avec tes questions !”
Arnaud Vincent, furtivement catalogué de Dominique A de Saint-Ouen par un membre du public, s’apprête à entrer en scène. Et Géraldine, animatrice assermentée du Grand Paris, nous explique ô combien le chanteur l’avait délivré d’un hiver moribond. Combiné à une bonne dose de guarana, l’EP de Arne Vinzon l’avait remis sur pied. “Allez je file, je dois m’occuper de son merch ! Venez acheter des tee-shirts les jeunes !” Rayon sans-façon.